A tres meses de las elecciones, candidatos se lanzan denuncias sobre corrupción

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Haïti-Elections : Une présidentielle sur fond de guéguerres politiques

La campagne présidentielle n’est pas près de commencer que deux fronts se dessinent déjà pour gagner le palais national, les structures de contentieux électoral et les médias, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Une bataille médiatique semble prendre naissance, alors que des candidats accusent la communauté internationale ou d’autres candidats de chercher à les écarter en les contestant.

L’ancien premier ministre Laurent Lamothe, candidat à la succession de son compère Michel Martelly, incarne ce combat.

Le mardi 26 mai 2015, peu après avoir convoqué la presse pour contester les doutes de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/Ca) sur sa gestion, Lamothe s’en est pris à d’anciens députés et sénateurs, lors d’une interview sur la radio privée Scoop F.m.

Des députés, comme Emmanuel Fritz Gérald Bourjolly, Ghandy Dorfeuille, Sinal Bertrand, Guy Gérard Georges, et des sénateurs, dont Derex Lucien Pierre, auraient reçu de l’argent pour des projets communaux controversés, selon les déclarations de Lamothe.

98 % à 99 % des communes ont reçu les fonds qui leur sont allouées en ce qui concerne des projets communaux, souligne Laurent Lamothe qui avait affirmé auparavant que la Csc/Ca tentait de lui faire porter le chapeau de l’utilisation floue de certains fonds publics.

Cette bataille médiatique survient au lendemain d’un rapport de la Csc/Ca sur sa gestion en tant que ministre de la planification et de la coopération externe.

Des fonds, évalués à 1,4 milliard de gourdes, dont 10 millions de gourdes (US $ 1.00 = 50.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui) par commune, ont été alloués à des projets communaux, indique Lamothe, tentant d’assurer que cela entrait dans « un programme d’ensemble et qu’ « il n’y avait pas de discrimination » dans les allocations.

Réactions et questions soulevées

Un avis, que ne partage pas l’ancien président du Sénat de la république et actuel candidat à la présidence, Dieusseul Simon Desras.

Les fonds communaux, prévus dans le budget national, ont été mal gérés, parce qu’ils ont été attribués généralement à des députés partisans du pouvoir et non à ceux qui étaient contre lui, dénonce Desras.

« Des sénateurs ont été appelés aussi à gérer des fonds, qui n’ont pas été donnés à certains députés. Certains députés, ayant reçu cet argent, n’ont pas exécuté leurs projets dans leurs communes : c’est le cas de Cerca-la-Source (Haut Plateau central) », révèle Desras à AlterPresse.

Ces fonds ont été utilisés comme « une source de corruption », condamne-t-il, soulignant combien leur utilisation ressemblait à « une forme de favoritisme » pour des députés et sénateurs proches du pouvoir.

Certains proches du gouvernement ont voulu que des sénateurs approuvent des projets pour pouvoir décaisser l’argent, confie-t-il.

Ces fonds devaient passer par les conseils municipaux pour l’exécution de projets dans leurs communes, et non par des députés et sénateurs, estiment les sénateurs François Anick Joseph et Steven Irvenson Benoît.

Beaucoup de députés se sont érigés en magistrats et ont monté des compagnies-bidons pour s’approprier de l’argent, fustige l’ancien sénateur Steven Benoît et actuel candidat à la présidence, joint au téléphone par AlterPresse.

« Les fonds communaux sont pour la commune. Ils ne sont pas pour la circonscription électorale, ni pour les magistrats. Ils ne sont surtout pas pour les députés et les sénateurs », précise Steven Benoît.

Des explications sont exigées de l’ex-ministre Laurent Lamothe, à propos des fonds alloués à des projets dans plusieurs communes, dans un rapport de la Csc/ca sur sa gestion en tant que ministre de la planification et de la coopération externe.

Pendant que Lamothe semble vouloir attirer l’attention sur les aspects négatifs générés par ce rapport sur d’anciens élus, son cas continue de soulever des questions dans l’opinion.

AlterPresse

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