“PetroCaribe: un pacto para ganar

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El artículo remarca los perjuicios que supuso para la economía de Haití la injerencia estadounidense. Al mismo tiempo, remarca los beneficios que traería para el país caribeño insertarse en PetroCaribe y estrechar vínculos con Venezuela. Para sostener dicha hipótesis, repasa algunas experiencias exitosas como la de Nicaragua y Cuba. 

 

Par Joel Ducasse, juillet 2013 Un fait indéniable: les USA qui ont pris en charge le système économique haïtien, directement, au travers de trois cadres de l’USAID, à compter de 1983, y ont impulsé et consolidé au fur et à mesure un système néo-libéral exhibant au départ de Préval une Haïti exsangue, économiquement en lambeaux, bon dernier (ou avant dernier) en tout. Pendant cette période, s’est poursuivi l’accompagnement du suicide assisté des institutions haïtiennes, citons: le départ volontaire des cadres de l’administration publique, l’ouverture totale des marchés pour les produits à consommation de masse produits localement – dont le riz et le sucre -, l’application d’un tarif zéro à l’import, la réorganisation du système financier pour un partage de dépouilles aux Conzé de l’intérieur – acquis à la cause néo libérale – l’assistanat à cette nouvelle république d’ONG garantissant le retour au point de départ de 80% de l’aide octroyée, tout cela, devant déboucher avec l’assistance mortelle octroyée à un assisté consentant, au constat kervokien mesurant les signes vitaux de la nation avec ses propres instruments, que le mort était bien mort. Et voilà, le paria qui ne pouvait accepter que des dons pour incapacité congénitale, mis hors-du-monde par la communauté internationale au nom d’un système financier mondial aujourd’hui en pleine décomposition, reçoit une bouffée d’oxygène dans l’air du temps, d’un temps qui prend en porte-à-faux le système dominant avec une contre pensée régionale portée par le Venezuela, initiateur de PetroCaribe, qui offre à 17 pays ciblés des modalités de paiement pour des produits pétroliers consistant en un paiement de 60% de la facture dans un délai de 90 jours, par livraison, et un différé de paiement sur 25 ans pour les 40% restants, avec un taux d’intérêt dérisoire présentement entre 1% à 5% l’an, et un système de troc éventuel Oil for Food, ou Pétrole contre Nourriture, ceci dès 2005. En d’autres termes, un marché garanti, le financement pour produire plus, y compris pour les investissements qui seront nécessaires, et l’oeil bienveillant d’une République bolivarienne qui n’a pas oublié le rôle de Dessalines dans l’émancipation de la race humaine de l’esclavage promu par les économies occidentales, et de l’aide de Pétion en armements et combattants pour la libération de l’Amérique latine. Les dirigeant haïtiens découvrent avec émerveillement huit ans plus tard qu’Haïti avait la possibilité de passer de la mendicité crasse, au travail «DIGNIFIANT» ouvert à la majorité historiquement marginalisée (à organiser naturellement), et à l’initiative d’entrepreneurs venant de tous les horizons. Même, Haïti peut se trouver un CO-investisseur automatique au travers d’un partenariat avec le Venezuela pour des projets structurants. Entre temps: Le NICARAGUA, selon un rapport officiel cité par Havana News, a couvert en 2012 80 % de ses commandes de produits pétroliers évalués à 496,389 TM de produits agricoles EN VRAC dont des céréales, du haricot et du poisson, OU SOUS FORME TRANSFORMÉE, dont du lait UHT pour verser US $1.233 billion sur les 11.8 millions de barils de pétrole reçus sur la période. Le Nicaragua applaudit à cette mesure d’un pays frère, qui lui permet de renforcer son commerce international sans l’intermédiation de devises étrangères. Deux sociétés mixtes étatiques Venezuela – Nicaragua, Albanisa et Albalinisa investissent dans des projets à portée stratégique. Disons en passant aussi que le Nicaragua de Daniel Ortega, ancien chef du mouvement paysan sandiniste ayant mené la lutte armée contre la dictature de Somoza, a eu le temps, en plus de rétablir une agriculture florissante, et mettre en place une école de qualité pour projeter sa jeunesse dans l’avenir. A ce propos, cinq adolescents d’une de ses prestigieuses écoles secondaires ont découvert en 2013 une météorite avec une trajectoire pouvant constituer une menace pour la planète terre, entraînant une invitation par la NASA à une conférence de travail sur la colonisation de la planète Mars adressée à 31 Nicaraguayens, dont 16 garçons et 15 filles. En Haïti, une idéologie de développement autocentrée se donnant les moyens, dont la décentralisation du budget et la création d’une grande banque de développement, ainsi qu’une Université d’État bien pourvue en moyens et préparant des étudiants au fait des grands enjeux du monde de demain aurait commencé à faire pendant, n’est-ce pas? La GUYANE, elle, qui a commencé son troc contre pétrole, avec un produit unique, le riz, est passée d’un volume d’exportation de 8,900 TM en 2010 à 46,700 TM en 2011, soit une augmentation de 147% en une année. L’année d’après, elle a exporté dans ce programme pétrole contre nourriture 200,000 TM en 2012, à un prix convenu à US$ 640/TM, ce qui a permis à la Guyane de repayer par ce moyen 137 millions de dollars l’année dernière. Le quota de la Guyane a été renouvelé pour l’année 2013 à encore 200,000 TM. A noter que la Guyane exporte un total de 450,000 TM dont une partie sur Haïti, et fait une utilisation assez importante de main d’oeuvre haïtienne dans cette production. La RÉPUBLIQUE DOMINICAINE couvre 40% de ses importations de produits pétroliers avec PetroCaribe. Elle vient aussi lui céder 49% de son usine de raffinage de pétrole Refidomsa fermée un temps, qui nécessitait de passer au gaz naturel pour être à nouveau compétitive. Sa dette y relative atteint déjà 3 milliards de dollars, ce qui la met en position délicate et inquiète les dirigeants politiques qui ont vu le taux d’intérêt réclamé par le Venezuela de Maduro doubler, passant de 2 à 4% au dernier sommet tenu par les membre de PetroCaribe le 29 Juin 2013 sur une échelle de 1 à 4% établie par le Venezuela. Son programme de troc a commencé timidement avec une livraison de 10,000 TM de haricots noirs en 2012. Elle prévoit aussi d’offrir du sucre liquide et des pâtes alimentaires. Et peut-être des oeufs transformés, pourquoi pas? Cuba lui, en plus du programme Oil for Food, fait des échanges au niveau de matière grise avec l’envoi de médecins, et aussi d’équipements tels le troc de huit bateaux remorqueurs. L’intégration régionale fait travailler les flottes maritimes des pays concernés, et les échanges en nature se font sans l’intermédiation des monnaies internationales, dont le dollar. Philosophie du Programme Selon le centre Carnegie examinant la politique poursuivie par le Venezuela au travers de ses différentes initiatives Sud – Sud, cinq concepts sont centraux: Les deux tout premiers qui nous concernent sont la primauté de la souveraineté nationale et de l’intégration latino-américaine et caribéenne en continuité de la vision de Bolivar ayant nommé le projet politique de Chavez. Les deux suivants soulignent l’importance de la solidarité internationale, et de la coopération Sud – Sud, qui préconisent un développement du Venezuela basé sur la solidarité et la coopération des pays du Sud, les quatre principes précédents s’agglutinant en un 5e point dans la poursuite de la mise en place d’un monde multipolaire pour contrebalancer les puissances traditionnelles et garantir le bien-être universel. Dans sa phase de mise en oeuvre de support à l’économie caribéenne, arrive PetroCaribe qui desserre l’étreinte du capitalisme financier international et du Club des pays amis d’Haïti en faisant confiance et finançant 94% des investissements courants selon le gouvernement haïtien. PETROCARIBE, UN PACTOLE À MÉRITER Que peut offrir Haïti pour rembourser sa dette? Beaucoup pourrions-nous dire. Et c’est faisable. Fixons d’abord les balises: 1. L’universalité des bénéfices pour toutes les strates sociales et tous les territoires. L’opportunité offerte par PetroCaribe par cette ligne de crédit sur les produits pétroliers fossiles doit être un prétexte pour faire participer toutes les couches sociales au partage d’une nouvelle aire de prospérité, et aussi LE moyen pour la mise en place sur les prochaines dix années, d’une stratégie de sécurité énergétique avec l’électrification rurale basée sur la biomasse à rendre accessible aux 8,000 villages des 600 sections communales du pays, ainsi qu’à l’électrification des villes plus grandes ou communes. Autrement dit, Haïti aura à choisir entre continuer à laminer et appauvrir sa classe moyenne et la désespérer jusqu’à en exporter 40,000 cadres universitaires sur le Canada en une année, ou se passer (exporter?) «Kat machan diri miami» collés à l’organisation de la pauvreté pour tous, soutenu en cela par le secteur bancaire privé. Ce choix qui commence à se profiler au travers des recommandations de la CNSA et les achats de masse de riz par l’État, devra se poursuivre avec vigueur sur tous les autres produits à consommation de masse, dont le sucre et l’huile de cuisine, en attendant que la produciton nationale puisse prendre le relais. 2. La mise en place d’une stratégie énergétique renouvelable. Elle pourra se baser sur les ressources locales avec un accent sur le solaire et la biomasse, couvrir tout le territoire, et s’adresser à tout le spectre de la demande sur une base décentralisée. Elle pourra comprendre un mix de solaire et de biométhane à venir de la valorisation des ordures ménagères, des résidus de culture, et de concentration de stations d’embouche bovine, avec la réservation d’un quota de biométhane à réserver pour injection dans un réseau au gaz naturel. Cette stratégie évoluera vers la substitution énergétique, et des productions similaires basées sur des transformations du biométhane en d’autres produits de biosynthèse. 3. Le remboursement de cette dette pourra provenir surtout de la réorganisation de l’agriculture de montagne en provenance de cultures pérennes à l’intérieur de la promotion d’un agenda bio, et d’autres ressources en grande abondance tels le carbonate de calcium. Le macadamia et le café peuvent être des cultures emblématiques de montagne humide, et le guayule qui sert à la production de caoutchouc antiallergéniques pour la production de gants médicaux et de condoms peut l’être pour les zones sèches. A suivre: Contribution à la mise en place d’une stratégie nationale d’électrification des 600 sections communales du pays, et de l’ensemble des communes du pays avec comme premier ancrage la chaîne des Matheux.

http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=119145

 

 

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