Grégory Saint Hilaire y las promesas incumplidas – Le Nouvelliste, Haiti

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Grégory Saint Hilaire et les promesses non tenues

Le président Jovenel Moïse est en deuil. Il a perdu son père. Alors qu’il reçoit de partout des condoléances, il doit à son tour, à l’occasion de l’assassinat de Grégory Saint-Hilaire, présenter les siennes aux parents, amis, à la communauté étudiante et universitaire.

Grégory Saint-Hilaire est cet étudiant abattu vendredi après-midi à quelques mètres du bureau du président, dans l’enceinte même de l’École normale supérieure (ENS) alors que lui et quelques autres manifestaient pour réclamer que le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle tienne ses promesses d’embauches et de stages envers les étudiants finissants.

Ce crime inqualifiable, accidentel ou délibéré, requiert une enquête sérieuse des autorités de la Police nationale d’Haïti, de la justice et du palais national. Le corps mis en accusation, l’Unité de sécurité générale du palais national (USGPN), protège le président et est avant tout sous les ordres du palais avant d’être une unité spécialisée de la PNH.

Ces derniers temps, les condoléances se suivent et se ressemblent. On ne compte plus les massacres, les bavures, les exécutions, les crimes crapuleux et les assassinats. À chaque fois, les condamnations pleuvent. Les enquêtes débutent. Aucun procès ne se tient. On peut compter sur les doigts de la main les crimes retentissants qui ont obtenu justice.

Dans les circonstances entourant la mort de Grégory Saint-Hilaire il y a des promesses non tenues. Celle de l’État de reconstruire l’École normale supérieure dix ans après que le séisme du 12 janvier 2010 a ravagé l’édifice qui logeait l’établissement. On ne sait plus depuis quand l’ENS devait déménager et étrenner un local flambant neuf, loin du palais national.

La promesse non tenue, toujours du fait de l’État, de fournir des stages et des emplois aux étudiants formés aux frais de l’État pour devenir professeurs alors que n’importe qui sans formation peut se faire nommer s’il a des accointances politiques. Le ministère de l’Éducation nationale tarde trop à rationaliser le processus.

Enfin, la promesse non tenue par l’État de garantir en tout temps la sécurité de tous.

Et il est déjà à craindre que l’État, encore l’État, ne puisse pas respecter ses engagements de rendre justice à qui justice est due.

Le président Jovenel Moïse en plein deuil de son père doit prendre quelques minutes pour penser à la douleur des parents, des amis et des camarades de lutte de Grégory Saint-Hilaire et à celle de l’Université d’État d’Haïti tout entière. Cette université et toutes les autres que le pays n’arrive pas à intégrer dans ses plans ni à doter de moyens pour en faire des outils de son développement.

Vendredi 2 octobre 2020, alors que Grégory Saint-Hilaire trépassait d’une balle, on découvrait le budget de l’UEH et le non-budget pour la formation universitaire en général dans le pays.

De quel pays rêvait Grégory Saint-Hilaire ? De quel pays rêvent nos dirigeants ?

Le Nouvelliste


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