Se reanudan las protestas para que renuncie el presidente Moise

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Haitianos vuelven a protestar contra el presidente Moïse

Miles de haitianos participaron en las protestas de este domingo en la capital de la isla caribeña contra el presidente Jovenel Moïse.

Durante la nueva jornada de protestas, las participantes lanzaron consignas contra el Ejecutivo, que consideran es un «Gobierno de facto», puesto que según los opositores el mandato de Moïse expiró el pasado 7 de febrero.

La nueva movilización fue organizada por la Comisión Protestante contra la Dictadura en Haití, una estructura creada por  iglesias cristianas, a la que se han unido organizaciones sociales y simpatizantes de la oposición.

Los manifestantes reiteraron el llamado a la comunidad internacional a que retire el apoyo Moïse, al que acusan también de corrupción, mala gestión y de liderar un gobierno autocrático.

También manifestaron su apoyo al exalcalde de Puerto Príncipe, Youry Chevry, quien se encuentra en República Dominicana tras ser objeto de la persecución política por parte del Gobierno.

Desde el 7 de febrero, las protestas se han intensificado en Haití coincidiendo con el agravamiento de la crisis política que enfrenta al Gobierno con el poder judicial y con la oposición.

En esa fecha el Ejecutivo denunció que la oposición y varios jueces preparaban un golpe de Estado y realizaron una veintena de arrestos de implicados en la supuesta trama.

Las fuerzas opositoras al presidente Moïse anunciaron un nuevo calendario de movilizaciones para esta semana y pidieron a la población manifestarse de manera multitudinaria en las calles.

teleSUR


Les violations des droits humains se poursuivent en Haïti, a dénoncé l’ONU

Les autorités haïtiennes sont incapables de bien protéger le droit des citoyens à la vie et à la sécurité, a dit le secrétaire général de l’ONU devant le Conseil de sécurité le 11 février dernier. Selon Antonio Guterres, les violations des droits humains et les atteintes à ces droits se poursuivent en Haïti, principalement dans le contexte des affrontements entre bandes rivales dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Il y a aussi, a-t-il ajouté, des menaces et des actes d’intimidation contre les organisations de la société civile et les organisations de défense des droits humains.

Le constat du secrétaire général des Nations unies via le BINUH sur le respect des droits humains en Haïti est implacable. Les bandes armées sèment la terreur et les autorités sont incapables de les stopper. Résultat : des membres de la population en payent souvent les frais. « La situation des droits humains en Haïti est restée marquée par l’activité des bandes organisées et l’incapacité persistante des autorités de l’État à bien protéger le droit des citoyens à la vie et à la sécurité. De plus, les conditions de détention, que le Comité des droits de l’homme a déjà qualifiées de traitement cruel et inhumain, sont demeurées très préoccupantes », affirme Antonio Guterres dans son rapport adressé au Conseil de sécurité de l’ONU.

« La mission a constaté que les violations des droits humains et les atteintes à ces droits se poursuivaient en Haïti, principalement dans le contexte des affrontements entre bandes rivales dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Le BINUH a observé une augmentation du nombre d’atteintes aux droits humains, principalement liées aux enlèvements perpétrés par les bandes organisées. Entre le 1er septembre 2020 et le 31 janvier 2021, le BINUH a recensé 337 atteintes présumées aux droits humains attribuées à des membres de bandes organisées et à des hommes armés non identifiés, à savoir des actes qui ont fait 63 morts (dont 2 femmes et 3 garçons) et 44 blessés (dont 4 femmes), ainsi que des viols sur 15 personnes (toutes des femmes) et 215 enlèvements (dont les enlèvements de 32 femmes, 8 garçons et 9 filles). Cela représente une augmentation de 95,9 % par rapport à la période couverte par le rapport précédent », a détaillé le secrétaire général de l’ONU dans son rapport.

Selon Antonio Guterres, tous les segments de la population ont été ciblés, « ce qui met en évidence la difficulté qu’éprouvent les forces de l’ordre à protéger la vie et la sécurité de la population. Après l’enlèvement, le viol et le meurtre d’une lycéenne de 21 ans de Port-au-Prince, les citoyens ont lancé de grandes manifestations dans tout le pays pour exiger que le gouvernement protège la population ».

« Les violences des bandes organisées continuent de toucher des communautés entières et les empêchent de jouir pleinement de leurs droits humains en matière d’alimentation, de logement, de santé et d’éducation. Par exemple, dans le quartier de Bel-Air à Port-au-Prince, les écoles, les centres de santé et les commerces sont restés fermés, tandis que les 407 ménages qui ont été déplacés de la zone à partir d’août 2020 ne veulent ou ne peuvent toujours pas rentrer chez eux en raison des affrontements entre les bandes et des représailles contre la population », lit-on dans le rapport.

Le cycle récurrent de la violence, ajoute le secrétaire général des Nations unies, « est alimenté par le manque de protection de la part de l’État, notamment l’absence de responsabilité effective pour les atteintes aux droits humains commises par des membres importants de bandes organisées, en particulier ceux qui font déjà l’objet de mandats d’arrestation de la Police nationale. Ainsi, Jimmy ‘’Barbecue’’ Cherizier, qui est mis en cause dans les affaires emblématiques des massacres de Grande-Ravine (2017), de La Saline (2018) et de Bel-Air (2019), avait échappé à plusieurs tentatives d’arrestation pendant des opérations de police menées à Port-au-Prince (département de l’Ouest) et restait en liberté malgré les appels qui continuaient d’être lancés en Haïti et au niveau international pour que justice soit faite ».

« De même, l’absence de responsabilité effective demeure un problème dans le cas des violations des droits humains commises par les forces de l’ordre. Du 1 er septembre 2020 au 31 janvier 2021, la BINUH a constaté 81 violations des droits humains commises par des agents de la Police nationale d’Haïti qui ont fait 12 morts (dont 1 fille) et 25 blessés (dont 2 femmes). Cela représente une diminution de 12,3 % par rapport à la période couverte par le rapport précédent », a souligné l’ONU.

Antonio Guterres a fait remarquer que l’inaction des responsables de l’application des lois et des autorités judiciaires qui devraient enquêter sur les crimes graves et établir les responsabilités et le manque de confiance de la population à l’égard de ces institutions favorise les pratiques de la justice dite populaire. Du 1er septembre 2020 au 31 janvier 2021, le BINUH a constaté 20 cas de lynchage, dont aucun n’a fait l’objet d’une enquête au moment de la rédaction du présent rapport.

Par ailleurs, Antonio Guterres a souligné que les conditions de détention sont restées très préoccupantes. « … les prisons sont surpeuplées, avec un taux d’occupation alarmant de 315 %, l’un des plus élevés au monde », a-t-il dit constater.

Enfin, le secrétaire général de l’ONU a mis l’accent sur le fait que les organisations de la société civile et les organisations de défense des droits humains subissent « des menaces et des actes d’intimidation en raison de leur action en faveur des droits humains. Entre le 1er septembre 2020 et le 31 janvier 2021, la mission a constaté 13 cas de menaces, d’intimidations et d’agressions visant des défenseurs des droits humains, des journalistes, des avocats et des juges. »

Le Nouvelliste


Haïti : En attendant un hypothétique changement de politique de l’international, l’inquiétude grandit

Par Frédéric Thomas*

Le refus du président haïtien de quitter le pouvoir plonge un peu plus le pays dans la tourmente. Au cours de ces dernières semaines, les acteurs de la société civile, dont les Églises, se sont positionnés pour une transition de rupture.

Dimanche 7 février, le président haïtien, Jovenel Moïse, annonçait avoir déjoué une « tentative de coup d’État ». Dernier épisode en date d’une crise de régime, marquée par son refus de quitter le pouvoir. Selon la Constitution haïtienne, le mandat présidentiel débute le 7 février suivant les élections. Mais, le président prétend que son mandat a commencé le jour de son investiture, le 7 février 2017 et qu’il restera donc au sommet de l’État, jusqu’en 2022.

Si cette « interprétation » de la Constitution est rejetée par l’ensemble des acteurs de la société civile et les institutions judiciaires du pays, elle bénéficie du soutien international. En Haïti, beaucoup y voient la confirmation de la dérive autoritaire du régime ; un régime contesté pour son incurie, sa corruption et sa complicité avec les gangs armés, qui se sont multipliés, et, avec eux, les enlèvements qui touchent toute la population. La volonté de Jovenel Moïse d’organiser en 2021 un référendum constitutionnel et des élections est vue comme une manière de reproduire ce « système » et de consacrer l’impunité.

Mobilisation des églises

À l’approche de l’échéance du 7 février, les manifestations et prises de position des acteurs de la société civile se sont multipliées. Y compris parmi le secteur vaudou et les églises. Ainsi, le 12 janvier, les représentants de la communauté protestante tiraient la sonnette d’alarme : « nous sommes littéralement assis sur une poudrière, une situation dangereuse exacerbée par l’entêtement de Monsieur Jovenel Moïse à se maintenir au pouvoir après le 7 février 2021 ». En conséquence, ils demandaient au président « de prendre acte de la fin de son mandat », et invitaient les organisations internationales « à cesser immédiatement leur ingérence ».

Le 2 février, c’était au tour de la Conférence épiscopale d’Haïti de prendre position. Affirmant que « l’Église est toujours du côté du droit, de la vérité, de la justice et du respect de la vie et de la dignité humaine », elle soulignait l’« extrême détresse » d’un pays « au bord de l’explosion ». « Le quotidien du peuple, c’est la mort, les assassinats, l’impunité, l’insécurité. Le mécontentement est partout ».

Plus consensuel, en apparence, le message n’en était pas moins clair — et les Haïtiennes et Haïtiens l’ont compris. C’est d’ailleurs ce que confirme Jocelyne Colas, directrice de la Commission épiscopale nationale Justice et Paix. « Même si, en fonction de l’analyse de la situation que chacun fait, il peut exister certaines différences dans la façon de dire les choses entre les représentants des diverses églises et des autres organisations de la société civile, tous partagent la même position : on est en train de violer la Constitution, de violer les principes démocratiques ».

De fait, c’est bien ce qu’affirment les évêques : « La loi est une pour tous. Il nous semble que tout le monde soit d’accord sur le principe que personne n’est au-dessus de la loi et de la Constitution. Ce premier constat fait, aucune littérature et aucun justificatif juridique ne sont nécessaires. Tout le monde veut qu’Haïti soit un État de droit ». Et de poser, comme une évidence, cette question : « Devons-nous accepter ou tolérer cela ? ».

Quelles perspectives ?

Lundi 8 février, la police bloque l’entrée du siège de la Cour de cassation. Maître Joseph Mécène Jean-Louis, qui en est le juge le plus ancien, vient d’accepter la proposition des partis d’opposition d’assumer la présidence provisoire. Quelle est la situation actuelle ? Jocelyne Colas répond : « Calme et très tendue, à la fois. Il n’y a presque pas d’activités ni de circulation. Seuls quelques rares bureaux et commerces sont ouverts ». Elle poursuit : « Il n’y a pas de coup d’État. Il y a une série d’arrestations organisée par l’équipe au pouvoir. C’est de la comédie ».

Comment comprendre, dès lors, le soutien inconditionnel de Washington et de l’Onu, la complicité de l’Union européenne ? « C’est bizarre ce qu’il se passe. Jusqu’à maintenant, nous nous posons la question. Le soutien le plus ferme provient des États-Unis, même si la situation n’est plus la même qu’auparavant. Avec Donald Trump, il y avait une certaine accointance. Jovenel Moïse s’est aligné presque totalement sur lui ; ce qui lui a permis d’être soutenu et de faire ce qu’il voulait. Aujourd’hui, on attend, on espère une évolution avec le nouveau gouvernement états-unien ».

En attendant un hypothétique changement de politique de l’international, l’inquiétude grandit ; une inquiétude « beaucoup plus évidente du fait de la résistance de Jovenel Moïse à quitter le Palais national ». Le président a, selon Jocelyne Colas, « tous les moyens. Il peut continuer à utiliser la police et les alliés armés pour arrêter les gens, poursuivre les exactions. Il faut le dire : on est en pleine situation de dictature. L’équipe au pouvoir accapare et veut contrôler toutes les institutions ».

Le 9 mars 1983, de passage en Haïti, sous le régime de Duvalier, le pape Jean-Paul II avait déclaré, devant une foule de fidèles : « Quelque chose doit changer ici ». L’appel résonna auprès d’une population, qui avait soif de changement, et qui allait renverser la dictature trois ans plus tard. Aujourd’hui, « la position des différentes confessions religieuses est centrée sur la dénonciation des violations de la Constitution, des exactions, des kidnappings, etc. D’autres organisations jouent un rôle beaucoup plus actif dans la transition de rupture, mais, au fond, c’est clair pour tout le monde : ce n’est pas possible que ça continue comme ça ».

* Docteur en sciences politiques, chargé d’études au Cetri (www.cetri.be).

AlterPresse


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