Haití: funcionarios de la Justicia realizan nueva huelga rechazando despidos

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Haïti-Justice: Tribunaux en grève

Une grève d’avertissement appelée par l’Association nationale des magistrats haïtiens (Anamah) a été en grande partie respectée le 14 juillet.

Le mot d’ordre a été observé dans toutes les juridictions de la justice haïtienne, affirme le juge Durin Duret Junior, président de l’Anamah. Il a exprimé sa satisfaction.

Cependant dans certains tribunaux de paix des cas pénaux ont été traités, a constaté AlterPresse.

Le mouvement est entrepris pour exiger de l’Etat qu’il paye 21 mois d’arriérés de salaires aux juges et qu’il nomme les magistrats dont les mandats sont arrivés à expiration.

Les juges attendent également le résultat de l’enquête judiciaire sur les circonstances de la mort suspecte, il y a un an, de leur collègue Jean Serge Joseph.

L’ambiance

Au tribunal de paix de Delmas, l’espace est bondé. Justiciables, avocats, magistrats, huissiers, policiers font le va-et-vient ou discutent. Les salles d’audience sont vides. Les juges ne siègent pas. Les touches des vieilles machines à dactylographier des greffes apportent leurs notes à ce bourdonnement de jour de grève.

Dans certains bureaux de juges, des justiciables, des greffiers, quelques avocats ou praticiens en droits font la navette.

Le juge de paix Emilio Accimé, costume bleu gris, cravates rouges à figurines, reçoit AlterPresse dans la pénombre de son bureau.

« Je fais partie d’une corporation, je suis également en grève. Cependant, au niveau de la justice de paix qui est une justice de proximité, il y a certains cas urgents – des cas pénaux- qui méritent notre intervention. Mais on ne touche pas aux affaires civiles », nous explique Accimé.

L’avocat Carl Giovanni Aubourg, rencontré sur les lieux, estime que la grève ne touche pas vraiment les tribunaux de paix mais surtout les Tribunaux de première instance, car, dit-il, « on ne peut pas se passer du tribunal de paix ».

Quant aux salles de séances qui sont vides, Aubourg explique que c’est à cause de la grève.

Une goutte d’eau

Un communiqué du ministère de la justice et de la sécurité publique – publié sur sa page facebookdepuis le 9 juillet 2014 a pourtant informé qu’il a renouvelé environ une vingtaine de mandats de juges de tribunaux de première instance (Tpi).

« De concert avec le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (Cspj), les mandats d’une vingtaine de juges à travers les différentes juridictions du pays ont été renouvelés. Cette décision permettra la poursuite de nombreux dossiers d’instruction ainsi qu’une nouvelle réduction du taux de détention préventive prolongée », lit-on dans le document du Mspj.

Cet acte ne semble pas apaiser la soif de l’Anamah. « Cela ne représente qu’une goutte d’eau » évalue Duret qui soutient que « l’exécutif a failli à sa mission » et que le « Cspj n’a pas tous ses moyens ».

Quoique la grève arrive à « un moment sensible – celui du début des assises criminelles », Aubourg estime qu’elle est une « nécessité pour forcer l’exécutif à réguler cette question. Il est anormal dans un pays où l’on claironne ‘Etat de droit’ qu’une justice fonctionne ainsi »

http://www.alterpresse.org/spip.php?article16727#.U8T_1_l5Pvw

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